Ashanti: le maître des bois sacrés par Marie-Christine BONI
Coucou la famille.
J’espère que vous allez bien en cette fin de mois de mars 2021. Je ne sais pas vous mais je ressens de façon plus urgente le désir d’écrire, de documenter mes expériences, découvertes, de les consigner quelque part.
Je me demande si c’est ce même besoin de conserver des traces qui habite une femme avec ses propres réalités et occupations à consacrer des dizaines d’années de sa vie à rassembler et ordonner des fragments d’Histoires.
En effet le roman « Ashanti: le maître des bois sacrés » est le résultat de ce qui a commencé comme une « simple curiosité intellectuelle » de la part de Marie-Christine Boni, pour la vie de la puissante reine Abla Pokou. C’est au cours de ces recherches que l’autrice découvre la vie d’Ossei Toutou, le premier Ashanti héné aka le fondateur de la Confédération Ashanti. Un roi puissant à la destinée flamboyante.
En racontant la vie d’Ossei Toutou, l’autrice nous plonge dans la société Akan du 17ème siècle dont elle nous fait découvrir l’organisation politique, militaire et sociale. Ossei Toutou est fils de Owousou Panin, guerrier légendaire et Manou Kotossi, princesse de Kotossi. Manou étant la soeur du roi, cela fait de son fils l’héritier légitime du trône dans cette société matriarcale. Sa naissance est marquée par une prophétie qui le désigne comme « le fils le plus puissant de l’Akan ». Cependant c’est une vie semée d’embûche et traversée par des épreuves qui le mènera à l’accomplissement de son destin.
Ce que j’ai particulièrement aimé:
- Un roman impressionnant dans sa construction. Les chapitres sont consacrés à un personnage clé dans le destin de l’Ashanti héné, ce qui nous donne une perspective différente et un regard différent sur l’organisation de la société.
- L’importance de la spiritualité et comment elle impacte chaque aspect de la vie dans la société. J’ai aimé rencontrer le personnage du prêtre Okomfo Anotché. Il est le fil conducteur de la réalisation du destin de l’Ashanti héné car il est celui qui a convoqué les dieux pour la fertilité de la princesse Manou puis il accompagnera l’Ashanti héné sur les champs de bataille.
La place de l’Ohemaa ou soeur aînée du roi dans l’échiquier politique. Certaines ont et exercent une grande influence sur le roi et peuvent être envoyée en émissaires pour conduire des négociations.
Le chapitre 30 sur les femmes du roi a été une petite déception car il manque de nuance et de background. La description des rapports entre femmes frôle la mysogynie d’autant qu’on est dans une situation de polygamie avec du pouvoir donné aux femmes favorites du roi. A un moment j’ai même eu l’impression qu’on changeait de narrateur.
J’avoue qu’il m’a manqué aussi les interactions entre Agyapoma, la favorite et Ossei Toutou, surtout sachant le rôle qu’elle jouera dans le déroulement des événements.
- La qualité de l’écriture alors que l’ouvrage est auto édité. Sans être accompagnée par des professionnels de l’écriture, l’autrice signe une œuvre qui a le potentiel d’une épopée. Un bon accompagnement par une maison d’édition apporterait un relief supplémentaire au livre. Par exemple, le livre étant centré sur la vie à la cour il manque des détails sur les modes de vie des courtisans et des autres classes sociales.
Je ne peux que vivement vous conseiller de lire ce roman historique.
Marie-Christine Boni parle son livre dans le podcast Le Salon Du Livre créé par Acèle Nadale.
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