Dans l’imaginaire collectif, l’image des femmes noires a souvent été égratignée. Chosifiées, animalisées, elles sont souvent malmenées lorsque l’on en fait le portrait dans les romans.
Je suis sensible à la façon dont celles qui me ressemblent sont représentées dans les livres surtout quand l’auteur arrive à nous transmettre leur complexité et leur beauté.
Avec l’aide de ma communauté sur Instagram, j’ai compilé une liste de 10 romans dans lesquels on sent l’amour et le respect des femmes noires.
Sula de Toni Morrison
Dans l’Ohio des années 20, deux petites filles noires s’inventent ensemble une vie meilleure. Mais l’âge venant, tandis que Nel se plie à son rôle de mère et d’épouse, Sula choisit de conquérir ailleurs sa liberté. Pour tous, elle devient la scandaleuse, la dévoyée. Et doit se défendre, quarante ans…
The Purple Violet of Oshaantu de Neshani Andreas
Le livre n’est pas traduit en français.
The Purple Violet of Oshaantu is the moving story of two ordinary women living in rural Namibia. In exploring tales of their marriages to vastly different men, Neshani Andreas exposes the burdens they
carry and the friendships they must forge in order to survive.
When Ali arrives in the village of Oshaantu, she is met with a cold welcome. Only the young mother next door, Kauna, is willing to truly accept Ali’s presence. Kind-hearted and married to an abusive husband, Kauna quickly becomes more than just a neighbour – she becomes a friend, daughter, and someone to mentor.
Disaster strikes when Kauna’s husband is suddenly found dead at home, causing the villagers to suspect her of poisoning him. What follows is an emotive account of Kauna’s journey into widowhood and Ali’s bittersweet reflections on the beliefs and customs of her village.
Beautiful and thoughtfully written, Andreas paints a vibrant picture of friendship and sisterhood in traditional Namibian society.
L’autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozi Adichie
Lagos, début des années soixante. L’avenir paraît sourire aux soeurs jumelles : la ravissante Olanna est amoureuse d’Odenigbo, intellectuel engagé et idéaliste ; quant à Kainene, sarcastique et secrète, elle noue une liaison avec Richard, journaliste britannique fasciné par la culture locale. Le tout sous le regard intrigué d’Ugwu, treize ans, qui a quitté son village dans la brousse et qui découvre la vie en devenant le boy d’Odenigbo.
Quelques années plus tard, le Biafra se proclame indépendant du Nigeria. Un demi-soleil jaune, cousu sur la manche des soldats, s’étalant sur les drapeaux : c’est le symbole du pays et de l’avenir. Mais une longue guerre va éclater, qui fera plus d’un million de victimes.
Évoquant tour à tour ces deux époques, l’auteur ne se contente pas d’apporter un témoignage sur un conflit oublié ; elle nous montre comment l’Histoire bouleverse les vies. Bientôt tous seront happés dans la tourmente. L’autre moitié du soleil est leur chant d’amour, de mort, d’espoir.
Ô PAYS, MON BEAU PEUPLE ! de Ousmane Sembène
À la veille de l’indépendance du Sénégal, Oumar Faye revient dans son village natal après huit ans d’absence, accompagné de son épouse blanche. Aussitôt, sous l’arbre à palabres, les commérages vont bon train. Oumar tente d’apporter sur la terre de ses ancêtres les graines d’un esprit nouveau, que ce soit parmi les paysans ou ses proches : son père, imam ; sa mère, qui pratique encore les rites des anciens ; ses amis, qu’ils soient instituteurs ou médecins – blancs ou noirs. Cette aventure humaine pleine de fraîcheur et de vigueur finira cependant tragiquement…
Et d’un seul bras, la soeur balaie sa maison de Cherie Jones
Lala vit chichement dans un cabanon de plage de la Barbade avec Adan, un mari abusif. Quand un de ses cambriolages dans une villa luxueuse dérape, deux vies de femmes s’effondrent : celle de la veuve du propriétaire blanc qu’il a tué, une insulaire partie de rien, et celle de Lala, victime de la violence croissante d’Adan. Comment ces deux femmes que tout oppose, mais que le drame relie, vont-elles pouvoir se reconstruire ? Un intense et poignant portrait de femmes blessées depuis des générations. Renversant d’émotions à vif, Et d’un seul bras, la sœur balaie sa maison est un premier roman déchirant qui prouve que l’héritage des traumatismes est tenace, mais pas toujours irrémédiable.
One is enough de Flora Nwapa
Le livre n’est pas traduit en français.
This is the powerful and compelling story of a woman’s struggle to find an independent and fulfilling life on her own. After six years of happy, though childless, marriage, Amaka, at thirty, is shattered to discover that her husband plans to take another wife– a woman who has already borne him two sons in secret.
She makes a brave decision. Rather than stay in the comfort and security of her marital home, she will go to lagos and try to make a fresh start in life.In order to become a successful and wealthy businesswoman, Amaka finds she has to use methods as corrupt as the society in which she finds herself. Then she become involved with a catholic priest…
Finally, Amaka has to decide whether she has the strength to continue alone, in the face of criticism from her family and respectability, or should she decide that ‘one is enough’?
Rouge impératrice de Léonora Miano
Dans un peu plus d’un siècle, nous voici à Katiopa : un continent africain presque entièrement unifié, devenu prospère, où les Sinistrés, des Fulasi de la vieille Europe, sont venus trouver refuge. Descendants d’immigrés français qui ont quitté leur pays au cours du XXIe siècle parce qu’ils s’estimaient envahis par les migrants, ils vivent désormais appauvris et recroquevillés sur leur identité.
Le chef de l’État veut expulser ces populations inassimilables, mais la femme dont il tombe amoureux est partisane de leur tendre la main. La Rouge impératrice, ayant ravi le cœur du héros de la libération du Continent, ne risque- t-elle pas de désarmer sa volonté ?
Désordre amoureux de Ama Ata Aidoo
« Il y a plusieurs années, alors que j’étais un peu plus sage que je ne le suis maintenant, j’ai affirmé dans une interview écrite que je ne pourrais jamais raconter une histoire d’amour qui se passerait à Accra. Parce qu’il existe autour de nous des choses bien plus importantes sur lesquelles écrire ?
Cette histoire est donc la preuve que je n’ai pas tenu parole ! En effet, elle évoque la vie et les amours d’une jeune femme plutôt privilégiée, en compagnie d’autres personnages – à Accra. Elle n’est pas censée contribuer à un quelconque débat, même actuel. »
Esi, une jeune femme qui supporte mal les contraintes de son mariage, décide de divorcer pour se consacrer pleinement à son travail. Elle tombe alors passionnément amoureuse d’Ali, un musulman déjà marié. Quand elle devient sa seconde épouse, la flamme du début cède le pas à des problèmes que sa raison n’avait pas envisagés et qui heurtent profondément ses sentiments. Loin de tout exotisme de pacotille, ce roman acquiert, par son sens aigu de l’observation, son analyse fine et ironique et son rythme alerte, une dimension universelle.
Autobiographie de ma mère de Jamaica Kincaid
» Ma mère est morte au moment où je suis née, aussi toute ma vie n’y a-t-il jamais rien eu entre moi et l’éternité, dans mon dos soufflait toujours un vent lugubre et noir… »
Xuela est née à l’île de la Dominique. Fruit des amours d’un métis, asservi à l’ordre blanc, et de cette mère disparue en qui subsistait le sang du peuple caraïbe, rejetée par la nouvelle femme de son père, elle apprend très tôt la solitude. N’appartenir à personne, jouir des autres à son gré, ne concevoir aucun sentiment qui la rendrait vulnérable : tel est le destin qu’elle va se forger pour survivre, tout en sachant que la seule réalité ne peut en être que la mort.
Le ventre de l’Atlantique de Fatou Diome
Salie vit en France. Son frère, Madické, rêve de l’y rejoindre et compte sur elle. Mais comment lui expliquer la face cachée de l’immigration, lui qui voit la France comme une terre promise où réussissentles footballeurs sénégalais, où vont se réfugier ceux qui, comme Sankèle, fuient un destin tragique ?
Les relations entre Madické et Salie nous dévoilent l’inconfortable situation des « venus de France », écrasés par les attentes démesurées de ceux qui sont restés au pays et confrontés à la difficulté d’être l’autre partout. Distillant leurre et espoir, Le Ventre de l’Atlantique charrie entre l’Europe et l’Afrique des destins contrastés. Car, même si la souffrance de ceux qui restent est indicible, il s’agit de partir, voguer, libre comme une alguede l’Atlantique.
Bonne lecture !
Toutes les descriptions viennent des sites des éditeurs.
Merci Marina 🙂
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